Les tempêtes remarquables en France
19/12/2023De nombreuses tempêtes ont touché la France depuis 1980.
" L'ouragan " de 1987, la tempête de novembre 1982 et les tempêtes de 1999, Lothar et Martin, se distinguent quant à la surface touchée par des vents supérieurs à 160 km/h : environ 3% pour les 3 premières et 6 % pour Martin.
Retour sur quelques tempêtes majeures récentes
Lothar (25 et 26 décembre 1999) a balayé le nord du pays avec des rafales souvent supérieures à 140 km/h sur une vaste zone s'étendant de la Bretagne à l'Alsace. Des rafales de 173 km/h ont été enregistrées à Saint-Brieuc et Orly, 169 km/h à Paris et 155 km/h à Nancy. Les vents exceptionnellement forts ont concerné de très nombreuses régions de la moitié nord de la France. De ce point de vue, Lothar est sans nul doute la tempête la plus sévère en France depuis 1980.
Martin (27 et 28 décembre 1999) a circulé nettement plus au sud : les vents forts ont concerné principalement la moitié sud de la France, épargnant toutefois une partie du Sud-Est. Des rafales de 198 km/h et 194 km/h ont été mesurées respectivement à Saint-Denis-d'Oléron et à Royan, dépassant ainsi les valeurs maximales observées la veille lors du passage de Lothar. Toutefois, l'étendue géographique de la tempête Martin est restée en deçà de celle de Lothar.
Klaus (24 janvier 2009) a principalement affecté le sud-ouest du pays. Si les surfaces touchées aussi bien par Lothar que Martin ont été plus larges que celles concernées par Klaus, les vents maximums enregistrés ont été aussi violents. Des rafales de 191 km/h ont été mesurées au cap Béar, 184 km/h à Perpignan et 173 km/h au Cap-Ferret et à Biscarosse. Klaus se distingue aussi par la persistance des vents forts qui ont duré parfois pendant plus de 10 heures.
Xynthia (27 et 28 février 2010) a traversé la France, des régions vendéennes et charentaises à celles du nord-est. La zone touchée par les vents supérieurs à 100 km/h est particulièrement étendue, plus vaste que lors de la tempête Martin. Mais la zone de vents les plus forts est beaucoup plus restreinte. Malgré cela, Xynthia a été extrêmement meurtrière : la tempête a produit de fortes vagues, mais également des élévations importantes du niveau de la mer (surcotes) qui, se produisant au moment de pleine mer avec une marée à forts coefficients, ont occasionné sur le littoral des phénomènes de submersion dont l'impact a été catastrophique.
Alex (1er et 2 octobre 2020) a touché la France et a provoqué un épisode méditerranéen exceptionnel sur les Alpes-Maritimes (jusqu'à 500 mm à Saint-Martin-de-Vésubie (06)) et des pluies record sur l'ouest de la France. Elle avait déjà touché la Bretagne avec quelques rafales de vent remarquables (186 km/h à Belle-Île-le-Talut (56) mais en restant une tempête modérée.
Où les tempêtes sont-elles les plus fréquentes en France ?
Plusieurs tempêtes touchent chaque année l'Hexagone, présentant chacune des caractéristiques propres (trajectoire, dimension, vitesse de déplacement, stade de développement, etc.). Les zones touchées et les dommages occasionnés sont ainsi très variables. On distingue malgré tout deux principaux types de tempêtes sur la France :
- les tempêtes « océaniques » : les régions les plus exposées de l'Hexagone sont situées entre les Pays de la Loire et la Normandie. Sont également concernés, mais à degré moindre, le Poitou-Charentes ainsi qu'une zone s'étendant de l'Île-de-France au Nord et à l'Alsace. Le Sud-Ouest est moins fréquemment touché, en particulier l'intérieur des terres qui est rarement concerné ;
- les tempêtes « méditerranéennes » : elles touchent principalement le Sud-Est et le Massif central, mais peuvent parfois déborder sur les régions avoisinantes. Elles sont souvent plus durables que les tempêtes océaniques et peuvent ainsi occasionner de gros dégâts.
Les cartes ci-dessous recensent le nombre annuel moyen de jours au cours desquels on enregistre un vent maximal instantané supérieur ou égal à 90 km/h et 100 km/h.
Les zones les plus ventées en France se situent principalement :
- sur les zones littorales : Manche, Atlantique, Méditerranée ;
- en montagne à proximité de col ou de crêtes : notamment le relief cévenol mais aussi les crêtes des Pyrénées, des Vosges, sans oublier le relief de la Corse ;
- au débouché des vallées, et particulièrement la basse vallée du Rhône (mistral) ou de l'Aude (tramontane).