Aéronautique : à quoi sert la météo ?

L’aviation, un secteur très sensible aux phénomènes météos

Dans le domaine de l'aviation, la météo est bien plus qu'une banale conversation sur le temps. Son influence est capitale sur l'ensemble du secteur aérien : décoller, voler et atterrir en toute sécurité dépendent étroitement des conditions météorologiques.

Que ce soit au niveau des aéroports ou en-route, les avions sont amenés à rencontrer une grande diversité de phénomènes météo… Le brouillard, la neige, les turbulences ou variations brutales du vent (cisaillements), le givre ou les orages sont autant de facteurs de risques pour les avions et leurs passagers. Ces éléments peuvent également contribuer à la désoptimisation du trafic, avec des conséquences économiques et environnementales liées à la consommation accrue de carburant, à des émissions de CO₂ plus importantes et à des retards par rapports aux horaires prévus. D’où l’importance de disposer d’informations météo avant, pendant et après le vol.

Les observations et les prévisions météo sont indispensables pour anticiper, planifier et gérer en temps réel les opérations

Les observations et les prévisions météo jouent un rôle essentiel pour assurer la sécurité, la régularité et l'efficacité du trafic aérien, et contribuent aussi à réduire son empreinte environnementale.

La sécurité, une priorité

Les informations météo sont centrales pour anticiper et gérer en temps réel les opérations. Des conditions défavorables peuvent en effet mettre en péril la sécurité des vols et endommager les infrastructures et les équipements aéronautiques (les pistes des aérodromes, mais aussi les carlingues des avions, les outils de navigation ou de commandes…). Bien connaître les conditions météorologiques prévues, puis observées en temps réel, permet de prendre des mesures pour garantir un vol sûr en toutes circonstances.

L’optimisation des trajets     

Les informations météo contribuent aussi à l’optimisation des trajets et des itinéraires. En optimisant leurs plans de vol en fonction des conditions météorologiques, les compagnies aériennes peuvent en effet réduire leurs coûts (en consommant moins de carburant par exemple), leur empreinte environnementale, minimiser les retards ou les annulations de vols et améliorer l'efficacité globale de leur activité.

Météo-France et le secteur aéronautique : une collaboration de haut-vol

Un partenaire incontournable de la navigation aérienne

Depuis les premières traversées de la Manche jusqu’aux long-courriers actuels (vols de plus de 6h), experts de la météorologie et acteurs de l’aéronautique (pilotes, contrôleurs aériens, avionneurs, gestionnaires d’aérodromes) ont toujours travaillé main dans la main.

Aujourd’hui, Météo-France, prestataire certifié exclusif sur l’espace aérien français, travaille en étroite collaboration avec l’ensemble des usagers aéronautiques concernés, notamment la Direction des services de la navigation aérienne (DSNA), pour anticiper les risques météorologiques (sur les aéroports et en-route) et fournir les informations nécessaires à la sécurité des vols et à la fluidité du trafic. Cette mission est rendue dans un cadre très strict réglementé par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et l’Union Européenne.

Un service à l’état de l’art optimisé pour les différentes catégories d’usagers

Le service rendu par Météo-France aux différentes catégories d’usagers (compagnies, gestionnaires d’aérodromes, services de contrôle aérien…) dans l’hexagone, en Corse et Outre-mer est assuré par un ensemble de prévisionnistes experts dans le domaine aéronautique. Ils s’appuient sur des observations, des modèles de prévision et des outils spécifiques et échangent au quotidien avec les usagers pour leur permettre de prendre les meilleures décisions. Ce sont ainsi la quasi-totalité des directions de Météo-France qui contribuent directement ou indirectement à l’activité aéronautique (recherche, formation, prévision, observation, informatique, climatologie…), laquelle représente environ un quart du budget de Météo-France.

En matière de systèmes d’observation, les prévisionnistes s’appuient en particulier sur des instruments installés spécifiquement, sur les aéroports, tels que des capteurs de vent, pression, température, humidité, des télémètres (mesure de la hauteur de base des nuages), des diffusomètres (mesure de la visibilité), radars (cartographie fine des précipitations), lidars aérosols (mesures des poussières ou cendres volcaniques) ou lidars Doppler (cartographie très fine du vent).

Les données de ces capteurs servent à élaborer des produits diffusés ensuite aux usagers sous la forme de messages codés (tels que METAR et TAF) et à assurer un suivi précis des conditions sur les aérodromes. Des messages d’avertissements spécifiques (MAA pour Messages d’Avertissement sur Aérodromes) peuvent être envoyés aux gestionnaires en cas de dépassement de seuils sur certains paramètres.

Pour le suivi des conditions météo en-route, les prévisionnistes s’appuient beaucoup sur les réseaux de radars et sur les images satellite ; la dernière génération de satellites géostationnaires (Meteosat Troisième Génération) présentent des résolutions spatiales de l’ordre du kilomètre et permettent de produire des produits (cendres volcaniques, risque de givrage…) encore mieux adaptés aux besoins de l’aéronautique.

La prévision des conditions météo aéronautiques est faite à partir de modèles numériques régionaux et globaux, déterministes et ensemblistes, qui sont complétés par des diagnostics ciblant certains phénomènes ou paramètres spécifiques (turbulence, givrage ou cendres volcaniques par exemple). L’expertise des prévisionnistes est centrale pour exploiter la richesse des informations disponibles et rendre compte des incertitudes.

Le domaine aéronautique est en mutation constante et nécessite de s’adapter en permanence aux évolutions réglementaires, technologiques et sociétales. À ce titre, Météo-France est également très impliqué dans le soutien aux usagers aéronautiques dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique.