A la une

Infoclimat / téléphérique

Un été 2024 chaud marqué par des orages localement violents et deux vagues de chaleur

02/09/2024

L'été météorologique 2024, qui s'est achevé le 31 août, a encore été plus chaud que la normale, avec deux vagues de chaleur et des épisodes orageux localement très violents.

Ce qu’il faut retenir

Encore un été plus chaud que la normale en France

Avec un mois de juin conforme à la normale, un mois de juillet légèrement plus chaud (+0,6 °C) et un mois d’août nettement plus chaud (+1,5 °C), l’été 2024 affiche une anomalie chaude de +0,7 °C par rapport à la normale 1991-2020. 

L’été 2024 est le 3e été consécutif au-dessus des normales de saison.

Pendant cette saison, la France a connu deux vagues de chaleur à l’échelle nationale. La première, brève mais intense, a concerné une large moitié sud du pays entre le 29 juillet et le 2 août. La seconde s’est déroulée du 6 au 13 août, et a touché une grande partie de la France, à l’exception du Nord-Ouest. 

Avant 1989, on observait en moyenne une vague de chaleur tous les 5 ans dans notre pays. Depuis 2000, elles reviennent quasiment chaque année.

Tout au long de l’été, la chaleur a persisté près de la Méditerranée, de jour comme de nuit. La température de surface de l’eau entre la Corse et le continent a même localement dépassé 30 °C le 5 août.

Le seuil des 40 °C a été localement dépassé dans les régions méditerranéennes ainsi qu’en Gironde et dans les Landes. Près de 70 % de la France a connu au moins une fois durant l’été une nuit dite “tropicale”, avec une température nocturne supérieure à 20 °C. C’est une proportion du territoire globalement similaire aux étés du XXIe siècle, mais bien supérieure à ceux du XXe.

Une fin d’été plus calme, après un début de saison agité et pluvieux

Après un mois de juin excédentaire pour les précipitations (+20 %) et un mois de juillet conforme à la saison, le mois d’août a été particulièrement sec sur le pays (-25 % par rapport à la normale), malgré plusieurs séquences orageuses, notamment sur le Sud-Ouest et le Nord-Est.

À l’échelle de la saison et du pays, l’été 2024 a été conforme à la normale en termes de pluies, masquant néanmoins de fortes disparités régionales : 

  • Du Centre-Val de Loire à la Bourgogne et au Grand Est,  ainsi que sur l’est de la Corse, de l’Ariège à l’Aveyron et de la Loire-Atlantique à la Mayenne, l’excédent pluviométrique a atteint 30 à 50 % ;
  • Sur le reste du pays, la pluviométrie a été généralement déficitaire. Le déficit a atteint 30 à 40 % sur le nord de l’Aquitaine, la Normandie, le pourtour méditerranéen et l’ouest de l’île de Beauté.

Au 1er septembre, les sols sont plus humides que la normale du Nord-Ouest au Bassin Parisien, jusqu’en Lorraine. Ils sont beaucoup plus secs que la normale sur le Languedoc-Roussillon, sur le Var et sur le littoral corse. Ailleurs, les sols sont légèrement plus secs ou proches de la normale.

Un ensoleillement conforme aux normales de saison

En moyenne sur la saison et sur le pays, l’ensoleillement a été conforme à la normale. Après un début d’été plus gris, le soleil s’est montré généreux au mois d’août, avec un excédent de 10 à 30 % du Massif central aux Hauts-de-France, et sur le Grand Est. 

Retour sur la météo des Jeux Olympiques

Le 26 juillet 2024, la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques s’est déroulée sous une pluie continue.

Entre vendredi soir et samedi, il est tombé environ 15 mm de pluie sur Paris, soit l'équivalent d'une semaine de précipitations sur la Capitale en juillet. 

La première semaine a vu des conditions chaudes (36,2 °C le 30 juillet par exemple), avec des orages par moments. Au cours de la deuxième semaine, le temps était sec et les températures plutôt conformes aux normales.

Lors de la cérémonie de clôture, le 11 août, Paris a connu une journée ensoleillée, avec 32,6 °C au meilleur de la journée, suivie d'une soirée très estivale.

Zoom régional

Point global sur les températures

Les températures en moyenne sur la saison sont très contrastées : conformes ou proches des normales sur la façade ouest, elles ont été plus chaudes sur la moitié est du pays.

Un large quart sud-est du pays a connu des températures très chaudes sur la saison, avec +1 à +1.5 °C au-dessus des normales. Durant le mois d’août, la chaleur a été particulièrement marquée en Corse et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec des températures dépassant les valeurs de saison de plus de 2°C.

En revanche, une sensation de relative fraîcheur a dominé en Bretagne, en Normandie et dans les Pays-de-la-Loire, avec un été 2024 épargné par les fortes chaleurs des années précédentes.

Point global sur les précipitations

Après un printemps très pluvieux sur la quasi-totalité des régions, la pluviométrie durant l’été 2024 est très contrastée, avec certaines régions particulièrement touchées par des épisodes orageux.
Les cumuls de précipitations sont ainsi excédentaires des Pays de la Loire et du Centre-Val de Loire à l’Île-de-France, ainsi que de la Bourgogne-Franche-Comté au Grand Est. À Melun (Seine-et-Marne) ou Saint-Dizier (Haute-Marne), l’excédent est proche de 30 %, avec plus de 25 jours de pluie sur la saison.

Les régions méridionales, ainsi que la Normandie et les Hauts-de-France, ont en revanche connu une saison généralement peu arrosée.

Zoom sur un été particulièrement chaud dans les régions méditerranéennes et en Corse

Près de la Méditerranée, après un mois de juin plus contrasté, la chaleur a été continue jusqu’aux derniers jours de l’été. Lors de la première vague de chaleur du 29 juillet au 2 août, ces régions ont été particulièrement concernées, avec des nuits “tropicales” et des températures atteignant localement 40 °C. La seconde vague de chaleur a démarré le 6 août dans le Sud-Est et s’est poursuivie jusqu’au 14 août, avec des températures 2 à 4 °C au-dessus des normales de saison.

Ainsi, l’été 2024 en Corse et en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur se classe respectivement au 4e et 6e rang des plus chauds (depuis 1947). La période juillet/août a été la 2e plus chaude à Nice (Alpes-Maritimes) derrière 2022 et devant 2003, et la 3e plus chaude à Marignane (Bouches-du-Rhône).

Les nuits dites “tropicales” (températures ne descendant pas en dessous de 20 °C) ont été très nombreuses en 2024. Souvent plus de 20 nuits tropicales consécutives ont été enregistrées au cœur de l’été, comme à Marignane (28 jours), à Bastia (27 jours), à Cannes (26 jours) et à Perpignan (20 jours). Mais c’est surtout à Nice que cette tendance est la plus marquée : la ville connaît des nuits tropicales sans interruption depuis le 6 juillet 2024.

Des orages localement très violents

L’été 2024 a été marqué par la violence des orages qui ont concerné de nombreuses régions, avec de fortes intensités de précipitations et de gros grêlons. Ces épisodes orageux ont jalonné l’été :

  • 17 au 24 juin : déluges de pluie et chutes de grêle sur de nombreuses régions de la moitié ouest du pays puis sur un large quart sud-est, notamment les 20 et 21 avec les crues torrentielles à La Bérarde en Isère, et d’importantes inondations le 24 dans la vallée de la Vésubie.
  • Du 28 au 30 juin : nombreuses salves orageuses du Sud-Ouest au Nord-Est, avec des pluies intenses et de gros grêlons (jusqu’à 5 cm en Haute-Marne). La journée du 29 juin a été la plus foudroyée de l’été, avec 32 500 impacts de foudre.
  • Les 11 et 12, puis 20 et 21 juillet : ces journées ont été marquées par des pluies diluviennes du Sud-Ouest au Nord-Est (50 mm en une heure), et de nombreuses chutes de grêle sur le Sud-Ouest et le Massif central. En Haute-Marne, les coulées de boue ont été les plus sévères.
  • 30 juillet au 1er août : cette période a vu une forte activité orageuse sur un large quart nord-est, avec de nombreuses rafales de vent, des précipitations torrentielles (jusqu’à 50 à 80 mm en une heure) et des chutes de gros grêlons.
  • Du 13 au 15 août : épisodes orageux sur l’Occitanie et la moitié est du pays avec de nombreuses chutes de grêle et des pluies souvent intenses comme à Toulouse le 14 et à Marseille le 15 avec jusqu’à 50 mm en une heure.
  • Le 24 août : forte activité orageuse du Sud-Ouest au Nord-Est avec notamment des chutes de gros grêlons dans le Tarn et la Meuse accompagnées de violentes rafales de vent, occasionnant localement de nombreux dégâts.
  • Du 29 au 31 août : salves orageuses sur la façade ouest jusqu’en Île-de-France et Bourgogne avec localement 50 à 80 mm en 24 heures dans le Morbihan et des chutes de grêle en Bourgogne.