Météo : Tempête Ciarán sur le Nord-Ouest entre mercredi soir et jeudi midi
31/10/2023La tempête Ciarán est attendue sur le quart Nord-Ouest du pays entre mercredi soir et jeudi matin. Elle sera accompagnée de vents violents pouvant atteindre 100 à 140 km/h à l’intérieur des terres et sur le littoral 130 à 150 km/h voire localement 150 à 170 km/h. À cette tempête s’ajoutent de fortes pluies (et en particulier 30/50 mm en 6 heures) et également un risque de " vagues submersion ” sur toute la façade atlantique et la Manche, avec de très fortes vagues attendues.
Des vents jusqu’à 170 km/h près des côtes bretonnes
La tempête Ciarán aborde les côtes de la Bretagne mercredi soir puis s'enfonce dans les terres du quart nord-ouest jusqu’à jeudi midi.
Sur le littoral du Finistère, des Côtes-d'Armor et du Cotentin, des pointes de 150 à 170 km/h pourront être enregistrées. Sur le littoral du Morbihan et localement de Loire-Atlantique, les rafales pourront atteindre 130 à 150 km/h.
Vigilance vents violents : comment rester en sécurité ?
Les départements du Finistère, des Côtes-d’Armor et de la Manche sont placés en vigilance rouge vent à partir de ce mercredi soir minuit, et jusqu’au jeudi matin 10h. Pour rester en sécurité, adoptez les bons comportements :
- Fermez portes, fenêtres et volets
- Restez à votre domicile
- N’utilisez pas votre voiture
- Restez informés auprès des autorités
De nombreux départements du quart Nord-Est (de la Vendée au Nord), sont placés en vigilance orange vent pour la nuit du mercredi et la matinée du jeudi.
Dans l'intérieur des terres, les rafales atteindront 110 à 130 km/h sur la Bretagne et le Cotentin, et même davantage sur le Finistère. Elles atteindront 100 à 110 km/h, voire localement un peu plus, de la Vendée aux Pays de Loire à la Haute-Normandie et à l’ouest des Hauts de France.
Les valeurs et la localisation des plus fortes rafales de vent seront encore affinées d’ici mercredi soir.
Un risque de submersion marine sur le littoral
Un phénomène de surcote est attendu sur le littoral. Il s’agit d’une élévation temporaire et locale du niveau de la mer liée à la faible pression atmosphérique et au vent. Cette augmentation du niveau marin associée à de fortes rafales de vent et des coefficients de marée élevés peut engendrer des risques de submersion marine.
Les risques de submersion marine seront maximaux lors de la pleine mer de jeudi 5 à 10h sur la façade Atlantique, et la pleine mer de jeudi entre 12 et 14h sur les côtes de la Manche.
Des vagues de 6 m sur les côtes de la Manche sont prévues et 8 à 10 m sur l’Atlantique vers la Bretagne, 6 à 8 m sur le reste du littoral Atlantique.
On attend des submersions côtières par franchissement de paquets de mer liés aux fortes vagues déferlant sur le littoral.
Facteur aggravant : fortes pluies
Avec des sols déjà très humides, voire saturés, sur les premières dizaines de centimètres du sol sur le Nord-Ouest, les fortes pluies associées au passage frontal de Ciarán pourront occasionner des débordements locaux et fragiliseront la végétation. Les arbres encore souvent feuillus offrant une plus grande prise au vent, le risque de chute ou déracinement semble présent.
L’évacuation de la tempête Ciarán aura lieu en cours de la journée de jeudi
La tempête Ciarán s’évacue au cours de la journée mais une autre dépression abordera le golfe de Gascogne en fin de journée de jeudi. Il existe encore de nombreuses incertitudes, mais on attend néanmoins un renforcement du vent, avec des rafales entre 100 et 130 km/h sur la côte et 80 à 100 km/h dans les terres prévues sur le quart sud-ouest de la France, débordant sur la matinée de vendredi.
La tempête Ciarán est-elle exceptionnelle ?
On serait donc face à une tempête majeure, mais sans atteindre les niveaux de sévérité des épisodes historiques, comme les tempêtes de 1999.
Les tempêtes Lothar et Martin font partie des tempêtes les plus violentes que la France ait jamais connues. Lothar est sans nul doute la tempête la plus sévère en France depuis 1980.
Elles sont remarquables de par la force des vents mais également de la surface touchée. Pour Lothar, pratiquement toute la France a été touchée par des vents à plus de 100 km/h. Mais les vents les plus forts ont approché les 180 km/h. Pour Martin, l’étendue géographique est restée en deçà de celle de Lothar avec des vents forts principalement sur la moitié sud de la France.
Compte tenu des prévisions de rafales et des régions concernées, la tempête Ciarán devrait se classer parmi les 40 tempêtes majeures depuis 1980, même si elle n’atteint pas le degré de sévérité estimé lors de tempêtes historiques comme Lothar et Martin. L’indice de sévérité utilisé pour classer ces tempêtes est calculé à partir des mesures de rafales de vent, et ne tient pas compte d’autres facteurs aggravants comme les cumuls de précipitations et phénomènes de submersion marine.
Tempêtes de 1999 : naissance et évolution du dispositif de Vigilance
Les fortes précipitations dans l’Aude en novembre 1999, puis les tempêtes Lothar et Martin ont marqué le point de départ de la réflexion lancée par Météo-France à la demande du ministère en charge de l'Environnement pour améliorer l'information des populations. Cette réflexion a abouti à la naissance, en 2001, de la Vigilance météorologique. Au moins une fois par an, le comité interministériel de pilotage réunit l’ensemble des partenaires pour évaluer les performances de la Vigilance, sur la base des retours d’expérience des épisodes marquants (exemples : lourd bilan humain, dégâts et impacts économiques importants, difficultés de gestion) et pour décider des évolutions du dispositif (exemples : ajout du phénomène vagues-submersion).
Tempêtes remarquables en France
Une tempête est une zone étendue de vents violents générés aux moyennes latitudes par un système de basses pressions (dépression). Pour caractériser la sévérité d'une tempête, on prend donc en compte les valeurs de rafales de vent maximales enregistrées mais aussi la durée de l'événement et la surface de la zone affectée par les vents les plus forts (rafales supérieures à 100 km/h ou plus). Ainsi, les tempêtes qualifiées de « majeures » au niveau national affectent plus de 10 % du territoire.
" L’ouragan " de 1987, la tempête de novembre 1982 et les tempêtes Lothar et Martin se distinguent quant à la surface touchée par des vents supérieurs à 160 km/h : environ 3 % du territoire métropolitain pour les 3 premières et 6 % pour Martin.
Les tempêtes remarquables en Bretagne
Depuis 1980, la Bretagne a été frappé par 180 tempêtes dont la plus importante est celle de 1987, nommée “ Ouragan 1987 ” engendrant des rafales exceptionnelles sur la Bretagne de 120 à 150 km/h dans les terres et 170 à 200 km/h sur les régions côtières. Cette tempête avait également balayé la Normandie avant de s’évacuer par les Hauts-de-France.
Parmi les fortes tempêtes en termes d’intensité, on peut également citer :
- Lothar le 26 décembre 1999 : La Bretagne est fortement impactée, on relève notamment 173 km/h à Saint Brieuc.
- Herta le 3 février 1990 : elle concerne presque tout le pays, mais c’est sur la moitié nord que les rafales sont les plus violentes. Dans le Morbihan et le Finistère, les rafales de vent dépassent localement les 140 km/h.
- Daria le 25 janvier 1990 : cette tempête atlantique est la première d’une série de tempêtes en 1990, et touche une large moitié nord du pays. En Bretagne les rafales dépassent localement les 150 km/h, et les vents moyens sont également soutenus.
Quel est l’impact du changement climatique sur les tempêtes ?
Contrairement à l’évolution des vagues de chaleur, il n’existe pas de consensus scientifique clair sur l’effet du changement climatique sur l’évolution de la fréquence ou de l’intensité des tempêtes en France. On n’observe pas de tendance significative sur les évolutions passées depuis plus de 40 ans. En climat futur, les projections ne s’accordent sur une aggravation du risque de tempêtes que sur le nord de l’Europe en seconde moitié de 21e siècle (fiche régionale Europe de l’IPCC).