Pourquoi les températures peuvent être très différentes d’une région à l’autre ?

Le relief

La température est directement reliée à la pression. Dans l’atmosphère standard, la température décroît avec l’altitude. On perd environ 0,65 °C en s’élevant de 100 mètres, ce qui explique qu’il fait généralement plus froid en montagne que dans la vallée.

Cependant, dans certaines conditions anticycloniques hivernales, le schéma peut totalement s’inverser. Au cours de la nuit, en l’absence de rayonnement solaire, le sol et les basses couches de l’atmosphère se refroidissent. Au cours de la journée, si l’ensoleillement n’est pas suffisant pour réchauffer la surface, notamment en cas de grisailles persistantes piégées par les hautes pressions, il peut arriver que l’air froid stagne en plaine, alors que le temps est doux et ensoleillé sur les hauteurs. C’est dans ces situations qu’on peut admirer, au soleil, une mer de nuages depuis les sommets.

L’ensoleillement, les précipitations et la masse d’air

L’ensoleillement est un facteur majeur. La température sera plus élevée si le soleil n’est pas contrarié par des passages nuageux. Toutefois, la masse d’air va également jouer un rôle important dans l’évolution du mercure. Une masse d’air est une zone de l’atmosphère aux caractéristiques proches en termes de température et d’humidité. Les masses d’air se déplacent, se forment et se déforment au gré des vents induits par les centres d’action que sont les anticyclones et les dépressions.Il peut ainsi faire plus froid au soleil, dans une masse d'air froid et sec, que sous les nuages dans une masse d'air doux et humide.

Les précipitations ont pourtant un effet refroidissant, avec l’évaporation d’une partie des pluies qui nécessite d’emprunter de la chaleur à l’atmosphère. On l’observe plus facilement en été en situation orageuse. L’évaporation d’une partie des pluies à la périphérie de l’orage refroidit l’atmosphère et génère un courant descendant froid qui amène un rafraîchissement jusqu’au sol.

Le vent

Le vent joue également un rôle non négligeable. En journée, dans une région où le vent est bien établi, les basses couches sont brassées en permanence, uniformisées, ce qui limite l’augmentation de la température par mélange. Dans une région moins ventée, la surface se réchauffera davantage, influençant la température à 1,5 m du sol. A l’inverse, la nuit, le vent limite par brassage la baisse des températures nocturnes.

La nature du sol

Enfin, la nature du sol joue aussi son rôle sur la température d’un lieu. Par une chaude journée ensoleillée, chacun a pu expérimenter la différence de ressenti, si on se situe sur une surface goudronnée, ou juste à côté dans une prairie verdoyante. C’est ainsi que dans un même contexte météorologique, la température sera plus élevée dans un environnement urbain bétonné que dans la campagne environnante.

L’effet urbain peut être particulièrement important durant la nuit en saison chaude : on parle d'îlot de chaleur urbain (ICU). La différence de température peut atteindre une dizaine de degrés entre une grande ville, qui restitue durant la nuit la chaleur emmagasinée par les matériaux tout au long de la journée, limitant ainsi la baisse de la température, et les zones rurales voisines.