Changement climatique

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Gaz à effet de serre : quels impacts sur le climat ?

25/07/2025

Le changement climatique, provoqué par l’intensification de l’effet de serre, est l’un des plus grands défis auxquels nous faisons face aujourd'hui. Mais qu’est-ce que ce phénomène naturel exactement ? Comment perturbe-t-il notre atmosphère et notre climat ? Quelles actions sont nécessaires pour limiter son impact sur notre planète ?

Pourquoi ça chauffe ?

L’effet de serre est un phénomène naturel essentiel à la vie sur Terre. Sans lui, la température moyenne de notre planète serait de -18 °C, et la vie telle que nous la connaissons serait impossible. L’effet de serre permet à la Terre de retenir une partie de l’énergie reçue du soleil sous forme de chaleur.

Aurélien Ribes, chercheur à Météo-France Aurélien Ribes*, chercheur à Météo-France, explique : « La planète reçoit du rayonnement solaire (visible), et le compense en émettant du rayonnement thermique, dit aussi  infrarouge (invisible) vers l’espace. L’effet de serre, c’est le fait que l’atmosphère capte une grande partie de l’énergie infrarouge émise par la surface de la Terre. Une grande partie de ce rayonnement est ensuite renvoyée vers la surface, et contribue à la réchauffer – ce qui aide à maintenir une température viable. » Cependant, si l’effet de serre s’intensifie, comme c’est le cas actuellement, cela entraîne un réchauffement additionnel de l’atmosphère et de la surface de la planète.

En cause ? Les activités humaines. Ce sont elles qui amplifient l’effet de serre en augmentant les concentrations de certains gaz, tels que le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) ou le protoxyde d’azote (N2O), appelés gaz à effet de serre (GES). Produits principalement par la combustion des énergies fossiles, ces GES restent longtemps dans l’atmosphère et contribuent à créer un effet de serre ‘additionnel’. « Ce déséquilibre entraîne une hausse supplémentaire des températures avec de lourdes conséquences pour le climat mondial », explique Aurélien Ribes.

Industrie à Biganos

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POUR ALLER PLUS LOIN et en savoir plus sur le mécanisme de l'effet de serre : L’effet de serre, un phénomène vital devenu dangereux

FAQ

L’effet de serre est-il mauvais pour la planète ?

 → Non. Il est indispensable à la vie. C’est son amplification par les émissions humaines qui pose problème.

Le climat a toujours changé, est-ce donc naturel ?

 → Non. Le changement des deux derniers siècles à l’échelle mondiale est clairement la conséquence des activités humaines. De plus, la vitesse et l’ampleur actuelles du réchauffement sont sans précédent.

Il fait encore froid en hiver. Le réchauffement est-il une invention ?

 → Faux. Le réchauffement concerne toutes les saisons, y compris l’hiver. Cela n’exclut pas des vagues de froid ponctuelles.

Le CO2 est un gaz naturel. Est-il pour autant dangereux ?

 → Il n’est pas toxique en soi, mais en trop grande quantité, il déséquilibre le climat.

Le climat change… et ça bouleverse tout !

Partout dans le monde, la transformation du climat due à l’augmentation des gaz à effet de serre est déjà à l’œuvre. Selon le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de 2021, le réchauffement planétaire est estimé à 1,1 °C par rapport à l’ère préindustrielle (1850-1900). En France, notre localisation dans une région continentale accentue cette hausse : « En 2020, la France avait déjà enregistré un réchauffement de 1,7 °C par rapport au début du 20e siècle », souligne Aurélien Ribes.

Ce réchauffement climatique a des répercussions directes. Si l’on prend le cas français : nous connaissons de moins de vagues de froid et de plus en plus de vagues de chaleur, davantage de nuits chaudes (lorsque la température ne descend pas sous les 20 °C). Le cycle de l’eau est lui aussi perturbé : « On assiste à des épisodes de sécheresse ou, au contraire, à de fortes précipitations qui peuvent générer des crues importantes, comme ce fut le cas, en 2020, dans les Alpes-Maritimes », rappelle le chercheur. En parallèle, les zones côtières sont de plus en plus exposées aux conséquences de la hausse du niveau marin. Aujourd’hui en France, 20 % du trait de côte est en recul. En cinquante ans, cela représente environ 30 km² de terres perdues (sur la période 1960-2010) : l’équivalent d’un terrain de football tous les 4 à 5 jours.

Crue dans le Var en 2020

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L’effet du changement climatique est également visible sur la biodiversité terrestre et marine. En effet, certaines espèces ont de plus en plus de mal à s'adapter à l'évolution rapide du climat, ce qui menace leur survie. Ce phénomène s’observe sur les terres où des habitats autrefois adaptés deviennent inhospitaliers. De même, l’acidification des océans, causée par l’absorption de CO2 par les eaux marines, perturbe la vie aquatique, notamment la formation des coquillages. Avec le réchauffement climatique qui s’amplifie, le seul moyen de contenir les effets des canicules terrestres comme marines (caractérisées par des températures anormalement chaudes à la surface de ces océans), est de réduire de façon drastique les émissions de gaz à effet de serre.

POUR ALLER PLUS LOIN et en savoir plus sur l'impact du changement climatique en France : Quels sont les effets du changement climatique ?

L’œil de l’expert

« Chaque fraction de degré compte. À mesure que le réchauffement progresse, les événements climatiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus intenses. Les niveaux de réchauffement planétaire sont des repères utilisés notamment dans les négociations climatiques internationales, pour quantifier l’ampleur du réchauffement global actuel ou futur, et faire le lien avec les émissions de gaz à effet de serre. Le rapport du Giec, en 2021, a beaucoup utilisé ces niveaux pour décrire le climat du futur et les impacts attendus à différents niveaux de réchauffement. »
Aurélien Ribes

Le mercure grimpe ? À nous de réagir !

Face à l’ampleur du réchauffement climatique, il est impératif d’agir. « Chaque unité de CO2 émise par l’homme accroît le réchauffement », rappelle Aurélien Ribes. Selon la trajectoire actuelle des émissions et les mesures mises en œuvre pour les réduire dans certains pays, la planète pourrait connaître une hausse moyenne de +3 °C d’ici à 2100, avec des bouleversements majeurs pour les écosystèmes et les sociétés humaines. L’Accord de Paris, approuvé en 2015 par presque tous les pays du monde, vise à limiter le réchauffement à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de tout mettre en œuvre pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. « Bien que les engagements internationaux soient importants, ils ne sont pas encore suffisants : les émissions mondiales continuent d’augmenter, même si certains pays ou entités, comme l'Union européenne, réussissent à les réduire », conclut Aurélien Ribes. Des efforts collectifs et une volonté commune peuvent encore inverser la tendance.

Le saviez-vous ?

À l’échelle mondiale, les conséquences du réchauffement climatique seraient tout aussi graves. Selon la Banque mondiale, jusqu’à 143 millions de personnes pourraient devenir des réfugiés climatiques d’ici 2050, notamment en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine, du fait de la montée des eaux, des sécheresses prolongées ou de la désertification.

eau

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Pour anticiper et se préparer à ces évolutions en France, la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC) constitue un outil essentiel, en fixant des niveaux de réchauffement auxquels s’adapter, au fil du 21e siècle.

Selon cette trajectoire, le réchauffement pourrait atteindre +4 °C à la fin du siècle en France hexagonale et en Corse, avec des conséquences majeures sur notre vie quotidienne. La santé publique serait touchée, notamment lors des canicules, avec une surmortalité accrue chez les personnes les plus fragiles. Des phénomènes extrêmes seraient plus fréquents (vagues de chaleur, inondations) et intenses, affectant les infrastructures (routes, bâtiments ou réseaux de transport) et les écosystèmes. Certaines cultures agricoles ne seraient plus adaptées, forçant les agriculteurs à revoir leurs pratiques.

* Aurélien Ribes, chercheur, responsable du Groupe de Météorologie de Grande Échelle et Climat (GMGEC) pour le Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM, unité mixte de recherche Météo-France – CNRS).

Agriculture et réchauffement climatique

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À RETENIR

L’influence de l’effet de serre sur le climat

  • L’effet de serre est un phénomène naturel essentiel qui permet à la Terre de maintenir une température moyenne stable, propice à la vie.
  • Les gaz à effet de serre (vapeur d’eau, dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote et d’autres) jouent un rôle crucial en absorbant et en réémettant le rayonnement infrarouge émis par la Terre.
  • Un excès de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, principalement causé par les activités humaines (combustion des énergies fossiles, agriculture, déforestation), perturbe l’équilibre énergétique de la planète et entraîne un réchauffement climatique.
  • Les conséquences du réchauffement climatique se font sentir à l’échelle mondiale : hausse des températures, événements climatiques extrêmes (canicules, inondations, sécheresses), et impacts sur les écosystèmes et les sociétés humaines.
  • La réduction des émissions de gaz à effet de serre est cruciale pour limiter ces impacts dans le futur.  Seul l’arrêt des émissions de CO2 (émissions nettes zéro) permettra de stabiliser le réchauffement.

Net zéro de CO2

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