Changement climatique

Armelle Leclercq / L’œil du climat / Météo-France

Qu’est-ce que le changement climatique ?

05/11/2025

Le changement climatique désigne l’évolution durable du climat sous l’effet des activités humaines, qui se matérialise principalement par un réchauffement de l’atmosphère et de l’océan. Ce réchauffement, provoqué par l’accumulation de gaz à effet de serre, bouleverse déjà les températures de l’air et des océans, modifie le cycle de l’eau et renforce de nombreux événements extrêmes. Ce phénomène est inédit par sa rapidité et par l’ampleur de ses conséquences sur la planète et sur nos sociétés.

Le réchauffement s’accélère

Depuis l’ère préindustrielle (1850-1900), la température moyenne mondiale a déjà augmenté de plus de 1 °C. L’atmosphère au-dessus des continents se réchauffe plus vite qu’au-dessus des océans : en France, la hausse est environ 30 % plus forte que la moyenne mondiale. Ce réchauffement se traduit par des vagues de chaleur plus intenses, des sécheresses plus sévères, l’intensification des pluies extrêmes, la fonte accélérée des glaciers et une élévation du niveau des mers d’environ 20 cm au cours du 20ᵉ siècle, une tendance qui s’accélère.
Source : 6e rapport du GIEC, Rapport de synthèse, 2023.

Idées reçues sur le changement climatique

« Il a toujours fait chaud l’été, donc le changement climatique n’existe pas vraiment. »

FAUX. Il y a toujours eu des épisodes caniculaires, mais leur fréquence, leur intensité et leur durée ont fortement augmenté ces dernières décennies. Ceci explique la multiplication des vagues de chaleur, des sécheresses et des incendies, y compris dans des régions jusque-là épargnées. Sur les 51 vagues de chaleur enregistrées par depuis 1947, 26 ont eu lieu depuis 2011, soit plus de la moitié sur une quinzaine d’années seulement, l’autre moitié s’étalant sur 63 ans.

« La France sera moins touchée que d’autres pays par le changement climatique. »

FAUX. Notre pays est déjà fortement touché. Les canicules s’intensifient, les glaciers alpins ont perdu près de la moitié de leur volume depuis l’an 2000, le manteau neigeux en moyenne montagne se raréfie, la mer monte en moyenne de plus de 3 mm par an et l’érosion côtière s’accélère. Les vagues de chaleur marines, les incendies de forêt et les sécheresses à répétition montrent que les impacts se manifestent déjà, ici et maintenant.

« On ne peut plus rien faire, il est déjà trop tard pour limiter les effets du changement climatique. »

FAUX. Réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre permet de freiner le réchauffement et de limiter ses conséquences futures. En parallèle, l’adaptation des territoires – gestion de l’eau, protection des forêts, aménagement des côtes – peut déjà réduire de nombreux risques.

Quelles sont les causes de l’évolution du climat ?

L’origine du réchauffement est connue : la combustion du charbon, du pétrole et du gaz dit naturel (ressources fossiles), l’agriculture intensive et certaines activités industrielles ont accru les concentrations de gaz à effet de serre (CO2, méthane, protoxyde d’azote…). Ces gaz piègent davantage de chaleur dans la basse atmosphère.

L’enjeu de l’attribution du changement climatique

La science de l’attribution, qui s’est fortement développée après la canicule de 2003, mesure la part respective de responsabilité humaine et naturelle vis-à-vis d’un événement extrême. En comparant un monde « avec » et « sans » influence des gaz à effet de serre, elle évalue comment le réchauffement a modifié la probabilité ou l’intensité d’un phénomène donné. Ces analyses, développées à Météo-France et par la communauté scientifique internationale, sont essentielles pour comprendre l’influence du changement climatique sur les phénomènes météorologiques et mieux anticiper les risques liés aux canicules, aux pluies intenses ou aux sécheresses.

Pour aller plus loin : Qu’est-ce que l’attribution des phénomènes climatiques extrêmes ?

Quels sont les impacts et conséquences du changement climatique ?

 Théo Guillaume / L’œil du climat / Météo-France
Théo Guillaume / L’œil du climat / Météo-France

La hausse des températures bouleverse le cycle de l’eau, intensifie les canicules, favorise les incendies et aggrave les sécheresses. Elle entraîne la fonte des glaciers de montagne, la raréfaction du manteau neigeux de moyenne montagne, l’élévation du niveau des mers et l’érosion des littoraux. Les océans se réchauffent et s’acidifient, fragilisant les coraux, les coquillages et de nombreuses espèces marines. Les forêts et les espèces animales voient leurs cycles ou leurs aires de répartition déplacés. Ces perturbations se répercutent sur la santé, l’agriculture et l’économie : risques sanitaires accrus, rendement des cultures menacé, infrastructures côtières fragilisées.

Pour aller plus loin : Quels sont les effets du changement climatique ?

Quelles solutions contre le réchauffement climatique ?

Limiter le réchauffement futur implique de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre et de renforcer l’absorption du CO2 par les puits de carbone naturels (forêts, sols, océans). Plus la décarbonation progresse et plus les émissions se réduisent, plus l’ampleur des impacts futurs diminue : chaque dixième de degré compte. La décarbonation agit sur les causes du changement climatique.

En complément, l’adaptation au changement climatique s’attache à réduire les conséquences des changements qui ont déjà eu lieu et qui s’annoncent inéluctablement dans les prochaines décennies. En France, la Trajectoire de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), construite à partir des scénarios utilisés par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) déclinés sur nos territoires, sert de boussole pour guider l’adaptation des acteurs publics et des secteurs socio-économiques.