Quel est l’impact du changement climatique sur les épisodes méditerranéens ?
27/08/2024Les épisodes méditerranéens sont plus intenses et deux fois plus nombreux aujourd’hui que dans les années 60. Dans le climat futur, on s’attend à une augmentation de l’intensité de ces évènements méditerranéens.
Tout ce qu'il faut savoir sur les épisodes méditerranéens...
en une vidéo !
Qu’est-ce qu’un épisode méditerranéen ?
Un épisode méditerranéen est un épisode de très fortes précipitations sur une durée courte touchant les départements méditerranéens. Les épisodes méditerranéens sont liés à des remontées d'air chaud, humide et instable en provenance de la Méditerranée qui peuvent générer des orages violents parfois stationnaires.
Les épisodes méditerranéens les plus forts en augmentation
L'analyse des événements pluvieux extrêmes méditerranéens au cours des dernières décennies met en évidence une intensification des fortes précipitations et une augmentation de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts (apportant plus de 200 mm de pluie en 24h). Entre 1961 et 2022, ils sont deux fois plus nombreux. Cependant, le nombre de ces évènements varie fortement d’une année à l’autre.
Avec le changement climatique, les épisodes méditerranéens vont être plus pluvieux
De manière générale, sous l’effet de la hausse de la température, l’atmosphère peut contenir davantage de vapeur d’eau, qui peut davantage se transformer en pluies et conduire à une intensification des précipitations. Le dernier rapport du GIEC indique une augmentation des pluies extrêmes sur le nord-ouest de la Méditerranée.
En l’état des connaissances, il n’y a, pour l’instant, aucune étude concluant à une modification de la fréquence des conditions météorologiques favorables aux épisodes méditerranéens ou à un changement de saisonnalité de ces phénomènes.
Les épisodes méditerranéens peuvent être dangereux et destructeurs
Les épisodes méditerranéens peuvent être dangereux et destructeurs que ce soit sur le littoral, en montagne ou à l’intérieur des terres. L'équivalent de plusieurs semaines de précipitations peut tomber en seulement quelques heures. Les cumuls peuvent être dangereux et provoquer localement de lourds dégâts. Ces pluies intenses provoquent des inondations par ruissellement et par débordement des cours d’eau, mais aussi des glissements de terrain, des coulées de boues et des laves torrentielles (coulées de débris).
Quels domaines de recherche sont en cours à Météo-France ?
Météo-France mène des activités de recherche sur l'amélioration de l'observation, la compréhension et la prévision des orages et leurs impacts, en particulier les orages à l'origine des épisodes méditerranéens.
Ces recherches portent sur l'amélioration de la représentation et la prévision de ces phénomènes dans les modèles opérationnels de prévision numérique du temps (AROME, ARPEGE et leurs systèmes de prévision d'ensemble) et de recherche (Meso-NH). Elles concernent également le développement d'un nouveau système de prévision numérique couplé de l’atmosphère, de l’océan, des vagues, des surfaces continentales (sol, végétation, villes, neige, lacs et rivières) et des aérosols, appelé AROBASE.
Des recherches sont aussi menées pour l'amélioration des conditions initiales de ces modèles, via l'amélioration des algorithmes d'assimilation des observations, l'augmentation du nombre d'observations assimilées (issues des satellites, des radars, des avions, etc.) et l'assimilation de nouveaux types d'observations (éclairs, issues d'objets connectés, etc.) dans les modèles AROME et ARPEGE.
Des recherches portent enfin sur la compréhension des processus physiques responsables de la formation et de l'évolution des systèmes orageux à l'origine des épisodes méditerranéens les plus violents en termes d'impact.
Récemment, une nouvelle génération de modèles régionaux de climat à résolution kilométrique (2–3 km) a été développée. Contrairement aux modèles à plus grande résolution, ils sont capables de représenter de manière réaliste les épisodes méditerranéens, ce qui permet une confiance accrue dans leur réponse au changement climatique. Avec des simulations plus nombreuses et plus longues dans les prochaines années, des informations plus robustes pourront être apportées pour l’évolution future de ces phénomènes extrêmes aux échelles régionales et locales.